… favorise l’intégration des jeunes défavorisés sur le plan social ou individuel :
… crée des ponts entre l’école et la vie professionnelle
… prend la forme de :
Le travail social auprès des jeunes en difficulté consiste à mettre à la disposition de ce public des services et des infrastructures facilitant la transition du monde de l’école à celui de la vie professionnelle. Ces services sont destinés à un groupe bien spécifique : celui des jeunes qui « ont besoin d’un suivi accru pour compenser l’effet des inégalités sociales sur leurs vies ou pour surmonter un obstacle individuel » (art. 13 du Livre VIII du Code de la Sécurité et de l’action sociales). Le travail social auprès des jeunes en difficulté constitue ainsi un lien socioéducatif entre le système scolaire et le monde du travail.
Si les limites de son champ d’action demeurent floues, son cœur d’activité consiste à proposer des formations et des emplois associés à un accompagnement socioéducatif en vue de l’intégration sur le marché du travail. Il propose également aux jeunes participant à des programmes d’insertion professionnelle des solutions d’habitat avec accompagnement socioéducatif ; et mène des actions de prévention spécialisée pour atteindre des groupes de population peu intégrées (travail de rue, animations de proximité, et interventions des services d’aide à l’intégration des jeunes issus de l’immigration).
Le travail social auprès des jeunes en difficulté peut aussi intervenir en milieu scolaire. Il s’adresse alors aux élèves défavorisés sur le plan social et individuel. Son objectif consiste à compenser ces inégalités grâce à des interventions socioéducatives venant compléter l’action pédagogique de l’école, axée sur les processus d’apprentissage. Il s’agit d’aider les élèves à atteindre leurs objectifs d’apprentissage formel (et donc à rejoindre le marché du travail une fois diplômés). Au cours des vingt dernières années, la pédagogie de l’intervention sociale en milieu scolaire a toutefois évolué bien au-delà de l’esprit initial de l’article 13 du SGB VIII. Ainsi, le travail social de jeunesse intervient aujourd’hui couramment depuis l’école primaire jusqu’au lycée, et il est souvent financé par les établissements scolaires eux-mêmes.
En 2021, le législateur a pris acte de cette évolution à l’article 13a du SGB VIII, qui donne une définition très large des missions du travail social en milieu scolaire : « le travail social en milieu scolaire comprend les services socioéducatifs définis ci-après lorsqu’ils sont mis à la disposition des jeunes sur le lieu de l’école ». Tenant compte de la compétence des Länder en matière d’éducation, et donc de la diversité des législations scolaires à travers le territoire, il précise : « le contenu et le périmètre des missions du travail social en milieu scolaire sont définis à l’échelle des Länder, lesquels peuvent également décider de confier ces missions à d’autres organismes en prenant des dispositions légales à cet effet ».
Les programmes d’accompagnement à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes peuvent prendre la forme d’ateliers participatifs, d’aides à la formation, mais aussi de formations professionnelles dispensées hors de l’entreprise destinées aux adolescents et aux jeunes adultes qui, du fait de leur situation sociale ou personnelle, sont peu susceptibles de pouvoir intégrer une formation d’un autre type. Ils assument le volet socioéducatif de la mission de l’agence pour l’emploi et des Jobcenters : aider les adolescents et les jeunes adultes à surmonter leurs difficultés d’orientation et les différents obstacles à l’insertion dans la vie professionnelle.
Les deux domaines d’intervention du travail social de jeunesse (l’école et le travail) (voir les sections L’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse : la coopération avec l’école et L’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse et le service public de l’emploi) représentent de puissantes institutions sociales, dans lesquelles l’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse (et sa mission socioéducative) doit s’inscrire. Ici, elle ne joue pas sur son propre terrain et doit adapter ses solutions à des modes d’action et d’organisation très différents des siens. La prévalence de ces institutions se traduit aussi par des sources de financement distinctes (par les Länder et conformément aux SGB II et III). Avec le travail social de jeunesse, l’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse assume un rôle subsidiaire et sa contribution aux objectifs fixés est minime. En 2017, 614 millions d’euros ont été consacrés au travail social de jeunesse, soit seulement 1,4% du budget total de l’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse. À la fin de l’année 2016, l’Office fédéral de la statistique (2018, 13 et suiv.) dénombrait 645 structures de travail social en milieu scolaire et professionnel, dont 63 (soit à peine 10%) étaient publiques.