À partir de 2028, les prestations de l’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse concerneront tous les enfants et tous les jeunes, qu’ils soient ou non en situation de handicap. C’est ce qu’on appelle « la solution inclusive ». Ses contours précis restent encore à définir.
Pour la première fois, l’obligation de développer l’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse de manière inclusive est inscrite dans la législation – en l’espèce, dans la Loi fédérale visant à renforcer la place des enfants et des jeunes (2021), avec un caractère contraignant pour l’ensemble des domaines d’intervention et des aides.
Bien que la loi continue de se concentrer sur les obstacles à la participation sociale pour les personnes en situation de handicap, la notion clé d’inclusion s’entend en effet de plus en plus souvent par rapport à d’autres barrières qui privent les gens de cette participation. La pauvreté en est un exemple. C’est ce qu’on appelle « la conception élargie de l’inclusion ».
L’existence d’un handicap entraîne souvent des problématiques d’exclusion, y compris dans le champ de l’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse, et ce bien que sa mission de soutien et d’éducation doive en principe être assurée sans distinction auprès de tous les mineurs et de leur famille (art. 1er du Livre VIII du Code de la Sécurité et de l’action sociales, SGB VIII, cf. section L’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse et la politique d’inclusion).
Après des décennies de débats politiques, la loi de 2021 visant à renforcer la place des enfants et des jeunes traduit la décision prise par le législateur de poursuivre le développement de l’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse en y intégrant des jalons fondamentaux inscrits dans une feuille de route :
Avant l’adoption de cette loi visant à renforcer la place des enfants et des jeunes, il existait déjà des offres inclusives de l’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse. Mais les instructions figurant dans le texte imposent des réflexions techniques et conceptuelles concrètes ainsi qu’une refonte des pratiques en conséquence afin de mettre en place un processus de développement contraignant et exhaustif, sur l’ensemble du territoire allemand, dans tous les domaines d’intervention de l’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse. Pour y parvenir, il faudra cependant que la recherche régénère en profondeur le savoir en la matière, notamment avec la participation des jeunes et de leur famille, mais aussi développer l’offre de formation initiale et continue pour les professionnels.
Bien que le débat actuel se focalise principalement sur les obstacles à la participation des enfants et des jeunes en situation de handicap, de plus en plus de personnes, dans le débat public et technique comme dans la pratique, sont conscientes de l’importance d’étendre les lignes directrices et les missions de l’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse pour prendre en compte d’autres barrières qui les empêchent de prendre toute leur part dans la vie sociale. La pauvreté et le contexte migratoire en sont autant d’exemples.