L’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse n’agit pas seule dans son coin. Il s’agit plutôt d’un système d’intervention sociale qui joue un rôle de carrefour entre de nombreux autres acteurs, prestataires et systèmes d’action sociale. Cela concerne d’abord les institutions mentionnées dans le Livre VIII du SGB dont les jeunes et leurs familles sont bénéficiaires (cf. art. 81 SGB VIII). Au-delà de ces aspects institutionnels, l’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse a aussi vocation à s’impliquer dans toutes les questions politiques et sociétales relatives aux conditions d’éducation ou de développement des mineurs.
La loi fédérale relative à l’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse (SGB VIII) dispose expressément que la coopération avec certains acteurs et structures d’autres systèmes d’intervention doit être effective (cf. art. 81 du SGB VIII) :
« Les acteurs publics de l’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse travaillent en partenariat avec d’autres structures et organismes publics dont le champ d’intervention touche à la vie des mineurs et de leurs familles, notamment avec :
Si l’aide sociale à l’enfance et à la jeunesse joue ainsi un rôle de carrefour à l’interface de nombreux systèmes d’intervention sociale très divers au sein de la société allemande, c’est parce que sa mission essentielle consiste à : « contribuer à préserver ou à mettre en place des conditions de vie positives et un environnement propice à l’épanouissement des enfants et de leurs familles » (art. 1 al. 3 SGB VIII). Cette mission – également appelée « obligation d’intervenir » – implique pour les acteurs de la protection de l’enfance d’être en lien permanent avec les systèmes précités, de faire en sorte qu’eux aussi se soucient des intérêts des enfants et des jeunes et qu’ils contribuent à leur réussite éducative.
Le fait de se confronter aux différents cadres de référence inhérents aux autres systèmes d’intervention et la coopération avec leurs corps de métiers respectifs constituent de grands défis pour toutes les parties prenantes. En effet, les logiques de l’action institutionnelle et les cultures de métier procèdent de bases juridiques, de sources et de modalités de financement différentes. Elles relèvent aussi d’autres missions institutionnelles et sociétales, sans parler des savoirs et cadres d’intervention propres à chaque profession. Malgré ces obstacles à la coopération, les croisements interdisciplinaires et interinstitutionnels entre partenaires sont à la fois la condition et l’expression d’une aide sociale à l’enfance et à la jeunesse qui entend jouer tout son rôle en partant des besoins de ses bénéficiaires, et qui intègre à son analyse comme à son intervention l’ensemble des conditions d’éducation et de développement des enfants et des jeunes.